Dermohypodermites bactériennes : étude monocentrique rétrospective de 244 cas observés en Guinée - 26/03/08
M. CISSE [1],
M. KEÏTA [1],
A. TOURE [2],
A. CAMARA [1],
L. MACHET [3],
G. LORETTE [3]
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Introduction |
Les dermohypodermites bactériennes sont fréquentes et potentiellement graves. Certains facteurs de risques ou aggravants ont déjà été mis en évidence (œdème, brèches cutanées, anti-inflammatoires). En Afrique, l'utilisation fréquente de dermocorticoïdes pour dépigmenter la peau pourrait être un facteur de risque supplémentaire.
Malades et méthode |
Une étude rétrospective sur une période de 4 ans et 6 mois (1er juillet 1999 au 31 décembre 2003) a été menée dans le but d'analyser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des dermohypodermites bactériennes rencontrées en milieu hospitalier au CHU Donka (Conakry, Guinée).
Résultats |
Deux cent quarante-quatre malades (188 femmes et 56 hommes) ont été hospitalisés pour une dermohypodermite bactérienne. L'âge moyen était de 38 ans. Les localisations de la dermohypodermite bactérienne étaient : le membre inférieur, la jambe et le pied, les cuisses, les fesses, les membres supérieurs. Un antécédent d'érysipèle, un éthylisme chronique, une prise d'anti-inflammatoire non stéroïdien, ou un état d'obésité, un lymphœdème ont été relevés. Les dermohypodermites bactériennes nécrosantes et les fasciites nécrosantes ont été observées chez 31 malades. Ces formes nécrosantes étaient associées plus souvent à la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, 90 p. 100 contre 25 p. 100 pour les infections non nécrosées (OR = 27, IC 95 = 8-94), au retard de la mise en route du traitement adapté, à l'utilisation des médicaments traditionnels.
Discussion |
Cette étude montre en Guinée la prépondérance féminine de la population atteinte de dermohypodermite bactérienne. Ceci est peut-être lié à l'atrophie cutanée chez les femmes utilisatrices de produits dépigmentants (une fragilité cutanée qui facilite les effractions constituant ainsi des portes d'entrée). La prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens est fréquente dans notre série, mais beaucoup plus dans le groupe des infections nécrosantes, posant la question du rôle potentiellement aggravant de ces médicaments.
Bacterial dermohypodermitis: a retrospective single-center study of 244 cases in Guinea. |
Background |
Dermo-hypodermal bacterial infections (erysipelas, cellulitis and necrotizing fasciitis) are frequent and may be life-threatening.
Patients and methods |
A retrospective study of a period of 4 years and 6 months (1 June 1999 to 31 December 2003) was carried out at the Donka University Hospital centre (Conakry-Guinea) in order to analyze the epidemiological, clinical and therapeutic characteristics of bacterial dermohypodermitis in a hospital environment.
Results |
Two hundred and forty-four patients (188 women and 56 men) were hospitalized for bacterial dermohypodermitis. Mean age was 38 years. The site of dermohypodermitis comprised the entire lower limbs in 4 cases (2%), legs and feet in 200 cases (82%), thighs in 12 cases (4%), buttocks in 4 cases (2%) and upper limbs in 24 cases (10%). A previous history of dermohypodermitis, chronic alcoholism, use of non-steroidal anti inflammatory drugs, obesity and lymphoedema was identified. Necrotizing bacterial dermohypodermitis and necrotizing fasciitis were the main complications and were seen in 31 patients. These conditions were generally associated with use of non-steroidal anti inflammatory drugs (90% vs. 25%) (OR = 27, CI 95 = 8-94), delayed initiation of suitable treatment and use of traditional medicine.
Conclusion |
Our study shows female predominance of bacterial dermohypodermitis. This is explained by cutaneous atrophy in women resulting from use of depigmenting drugs that facilitate skin breaks, thus allowing ingress of bacteria. NSAID intake, while frequent in our series, was far higher in the fasciitis group, suggesting a potentially aggravating role of these drugs.
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 134 - N° 10
P. 748-751 - octobre 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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